Dans un environnement où l’agilité humaine, la coopération et la gestion du changement deviennent des compétences clés, mesurer l’intelligence émotionnelle n’est plus une option. C’est un levier stratégique pour développer des équipes plus solides, mieux régulées émotionnellement et capables de collaborer dans des contextes exigeants.
Pour les DRH, disposer d’indicateurs fiables sur l’IE permet de :
- structurer des plans de formation réellement efficaces,
- anticiper les fragilités managériales,
- renforcer la qualité du climat social,
- accompagner la montée en compétence des équipes avec précision.
Pour explorer les bases de l’IE, vous pouvez consulter notre article pilier sur l’intelligence émotionnelle.
Pourquoi mesurer l’intelligence émotionnelle ? Un enjeu RH majeur
L’évaluation de l’IE permet d’obtenir une lecture fine des comportements et de la régulation émotionnelle dans l’entreprise. Elle apporte :
- une compréhension plus juste des dynamiques individuelles,
- une capacité à prévenir les tensions et les conflits,
- des données concrètes pour personnaliser les parcours d’accompagnement,
- un alignement entre attentes managériales et compétences humaines.
À l’heure où les organisations demandent toujours plus d’autonomie et d’adaptabilité, la capacité à comprendre, exprimer et utiliser ses émotions devient un atout déterminant pour les collaborateurs et les équipes.
Les principales méthodes pour évaluer l’intelligence émotionnelle
Une évaluation experte repose forcément sur une approche multi-outils. Chaque méthode éclaire un angle précis du fonctionnement émotionnel et comportemental.
1. Les tests psychométriques : une base objective et normée
Les tests scientifiquement validés comme l’EQ-i 2.0 ou le MSCEIT mesurent spécifiquement :
- la conscience émotionnelle,
- la gestion des émotions,
- l’empathie,
- les compétences sociales,
- la prise de décision en situation émotionnelle.
Leur force : une structure fiable, des normes comparatives, et une évaluation précise des compétences émotionnelles.
Pour un DRH, c’est un outil très précieux lorsqu’il s’agit d’identifier les besoins de formation individuels ou collectifs.
2. Les auto-évaluations : un levier d’introspection et d’engagement
Loin d’être une mesure strictement objective, l’auto-évaluation permet d’explorer la perception qu’un collaborateur a de lui-même :
- identification des forces émotionnelles,
- prise de conscience de ses réactions,
- reconnaissance de ses zones de progrès,
- réflexion sur l’impact de ses comportements.
C’est un excellent point de départ pour instaurer une démarche personnelle de développement, et un complément indispensable aux outils normés.
3. Les observations en situation : la réalité du terrain
Les comportements observés lors de réunions, entretiens, prises de décision ou situations de tension offrent une lecture très concrète de l’intelligence émotionnelle en action. Elles permettent d’évaluer :
- la gestion du stress réel,
- les mécanismes d’adaptation,
- la qualité de l’écoute,
- la capacité à désamorcer un conflit,
- la posture relationnelle dans les moments clés.
C’est l’outil privilégié pour comprendre comment les compétences émotionnelles s’expriment – ou non – dans le quotidien.
4. Le DISC : analyser les comportements pour éclairer les dynamiques émotionnelles
Le DISC ne mesure pas directement l’intelligence émotionnelle, mais il constitue un complément incontournable pour les DRH souhaitant éclairer les comportements observables en lien avec l’IE.
Il s’appuie sur quatre grandes tendances comportementales :
- Dominance (D) : réactivité, gestion de la pression, décision rapide,
- Influence (I) : expressivité émotionnelle, communication, motivation,
- Stabilité (S) : gestion du rythme, écoute, réactions face au changement,
- Conformité (C) : gestion du cadre, précision, maîtrise émotionnelle.
Le DISC apporte une cartographie comportementale immédiate, très pédagogique, qui aide à comprendre comment la personne interagit, communique et s’adapte.
Pour un DRH, c’est un outil puissant pour :
- améliorer la communication interne,
- faciliter la collaboration dans les équipes,
- affiner les accompagnements managériaux,
- anticiper les réactions émotionnelles en période de changement.
Combiné à un test d’IE, le DISC offre une double lecture très précise :
- DISC : ce que la personne fait et comment elle agit,
- IE : pourquoi elle réagit ainsi et comment elle gère ses émotions.
Interpréter les résultats : une démarche qualitative et stratégique
L’interprétation des résultats nécessite un regard expert. L’objectif n’est jamais d’attribuer une “note émotionnelle”, mais de comprendre les mécanismes émotionnels et comportementaux d’un individu ou d’une équipe.
Une lecture stratégique permet de :
- repérer les forces émotionnelles qui soutiennent la performance,
- détecter les zones sensibles qui risquent de freiner la collaboration,
- définir des parcours de formation vraiment personnalisés,
- mesurer l’évolution après un coaching, une formation ou une période de transformation.
Recommandations expertes pour DRH et managers
Pour faire de l’évaluation de l’IE un véritable levier de transformation, quelques principes clés sont incontournables :
- Croiser plusieurs outils (tests normés, auto-évaluation, observation, DISC).
- Impliquer les managers pour renforcer l’adhésion au processus.
- Communiquer sur les objectifs et les bénéfices, pour instaurer un climat de confiance.
- Mettre en place un suivi longitudinal, avec des points d’étape réguliers.
- Intégrer les résultats dans une stratégie RH globale, notamment en formation, leadership et mobilité interne.
Les bénéfices pour l’entreprise : un impact mesurable
Les organisations qui évaluent l’intelligence émotionnelle de manière structurée constatent :
- une amélioration durable du climat social,
- moins de tensions et de frictions internes,
- une collaboration plus fluide dans les équipes,
- une montée en compétence managériale rapide,
- une meilleure prévention du stress et des conflits,
- une performance globale plus stable et plus humaine.
L’évaluation de l’IE n’est pas une démarche isolée : c’est un socle stratégique pour développer une culture managériale plus mature, plus responsable et plus durable.





